La coopération entre le Mali et la Russie franchit une nouvelle étape. Conduite par le ministre russe de l’Énergie, Sergueï Tsivilev, une délégation de haut niveau s’est rendue à Bamako pour participer à la toute première réunion de la commission intergouvernementale russo-malienne, fruit d’un accord signé fin juin à Moscou lors de la visite du président de la transition, Assimi Goïta.
Cette rencontre marque une étape importante dans le développement des relations entre les deux pays, la commission étant la première du genre établie entre la Russie et un État sahélien. Sergueï Tsivilev, récemment désigné président de la partie russe de cette structure, a exprimé son ambition d’en faire un modèle régional de coopération bilatérale.
Une coopération multisectorielle
La réunion s’est tenue en présence d’une large délégation russe – incluant des représentants de grandes entreprises comme Rosatom, Sberbank et Yadran – ainsi que de dix ministres maliens couvrant des secteurs stratégiques : économie, transports, industrie, santé, commerce, et éducation. Le Mali était représenté par son ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
Sept grands axes de collaboration ont été identifiés : infrastructures, transports, industrie, agriculture, commerce et finances, sécurité et protection des investissements, ainsi que les industries extractives et l’énergie. Une nouvelle sous-commission sur la santé et le bien-être sanitaire a également été annoncée.
Le volet éducatif a bénéficié d’une attention particulière. La Russie s’est engagée à renforcer la formation de cadres maliens, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire. Rosatom forme déjà quatre étudiants maliens, et leur nombre devrait passer à quinze l’an prochain. Une première réunion sectorielle sur la coopération scientifique et éducative est prévue fin août à Moscou, en format hybride, avec la participation de diplomates des pays sahéliens.
Vers une coopération élargie
Au-delà de l’énergie, les discussions ont également porté sur l’exploitation des ressources minières, l’exploration spatiale, la cybersécurité, et le développement agricole. La modernisation des infrastructures logistiques figure également parmi les priorités, afin de garantir un acheminement sécurisé et efficace des projets conjoints.
Un des résultats majeurs de cette première réunion est la signature d’un accord portant sur l’élaboration d’une carte thermique des gisements miniers maliens par des experts russes, une initiative destinée à optimiser l’exploitation des ressources du pays.
Rencontres de haut niveau
En marge des travaux de la commission, M. Tsivilev a rencontré le président de la transition, Assimi Goïta, ainsi que le Premier ministre Abdoulaye Maïga. Les échanges ont porté sur les prochaines étapes du partenariat stratégique entre Bamako et Moscou.
La visite s’est poursuivie le 28 juillet au Niger, où la délégation russe a été reçue par le président Abdourahamane Tiani. Des entretiens ont également eu lieu entre hauts responsables militaires russes et nigériens, dont le vice-ministre russe de la Défense, le général Evkourov, et le général de brigade Barmou, chef d’état-major nigérien.
