
Culture et société
La chanteuse américaine Ciara, récompensée aux Grammy Awards, a officiellement obtenu la nationalité béninoise lors d’une cérémonie organisée à Cotonou, capitale économique du Bénin. L’événement s’inscrit dans le cadre d’un programme gouvernemental de rapatriement destiné aux descendants d’esclaves, rapporte l’Associated Press.
Ciara Princess Harris, de son nom complet, devient l’une des premières personnalités publiques à bénéficier de ce dispositif, adopté en septembre 2024. À l’issue de la cérémonie, en présence du ministre de la Justice, l’artiste s’est rendue sur des sites symboliques de la mémoire de la traite négrière, dont la célèbre « Route des esclaves » et les « Portes du non-retour », érigées en hommage aux millions de captifs africains déportés.
« Mue par l’émotion, la réflexion et la conscience de cet héritage, j’ai ressenti un profond retour intérieur vers ce qui compte vraiment », a confié l’artiste, visiblement émue.
Un programme mémoriel et réparateur
Le programme béninois autorise toute personne de plus de 18 ans, sans autre nationalité africaine, à demander la citoyenneté s’il peut prouver des origines béninoises. Sont acceptés comme justificatifs : tests ADN, archives familiales ou documents certifiés.
Entre le XVIIe et le XIXe siècle, environ 1,5 million d’Africains ont été déportés depuis le territoire de l’actuel Bénin vers les Amériques. Le rôle actif de certaines autorités locales dans la traite a été reconnu par les dirigeants béninois depuis les années 1990, dans une démarche de mémoire et de réconciliation.
Ce geste s’inscrit également dans un mouvement plus large. En mai dernier, l’Institut de l’Afrique de l’Académie russe des sciences a annoncé qu’il menait une étude pour évaluer le montant des réparations dues par les anciennes puissances coloniales au continent africain.



