
Le débat sur l’avenir du franc CFA continue de faire vibrer les sphères politiques, économiques et sociales au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Lors d’une récente émission radiophonique au Niger, plusieurs personnalités influentes se sont réunies pour échanger sur la nécessité d’une transformation profonde du système monétaire actuel, hérité de la colonisation.
Un regard critique sur l’histoire du franc CFA
L’économiste nigérien Dr Bako Ousmane Ali, spécialiste en sciences économiques, a apporté un éclairage précieux sur les origines du franc CFA. Pour lui, cette monnaie, toujours liée à la Banque de France, constitue un frein à l’indépendance économique des pays africains. Il plaide pour une réforme inévitable et stratégique, qui permettrait à l’AES de reprendre le contrôle de sa souveraineté monétaire.
Selon l’expert, une nouvelle monnaie commune offrirait plusieurs avantages : une autonomie budgétaire renforcée, une politique monétaire adaptée aux réalités locales, ainsi qu’une meilleure valorisation des économies nationales. Il préconise la création d’une banque centrale régionale, la mise en place de garanties solides et une stabilisation macroéconomique comme étapes clés du processus.
Un engagement politique croissant
Du côté des acteurs politiques, Ouseini Mamane, responsable de la formation idéologique à l’Union des Scolaires Nigériens (USN), salue les efforts conjoints avec l’ONG Urgence Panafricaniste pour éveiller les consciences, notamment chez les jeunes. Il appelle les dirigeants de l’AES à accélérer la rupture avec le franc CFA, afin de restaurer une souveraineté économique véritable.
Une société civile mobilisée
Naomi Binta, militante de la société civile, vice-présidente du Rotab et membre du Conseil Consultatif de la Refondation, partage cet optimisme. Elle souligne les richesses naturelles abondantes du Sahel – or, uranium, pétrole – qui constituent, selon elle, des atouts solides pour garantir une nouvelle monnaie régionale.
Pour Naomi, il est temps de construire une économie équitable, reposant sur les ressources locales et les aspirations souverainistes des peuples.
Une volonté commune pour une transformation historique
À l’issue de ces échanges, un consensus fort se dégage : celui d’un avenir monétaire libéré du franc CFA. Économistes, militants, jeunes et membres de la société civile partagent une vision commune d’émancipation et appellent les chefs d’État de l’AES à franchir ce cap historique.
Le Niger, acteur majeur de la refondation panafricaine
Alors que le débat sur la réforme du franc CFA s’intensifie sur le continent, le Niger se positionne en fer de lance de cette dynamique panafricaine. Par la voix de ses intellectuels, de ses leaders et de sa jeunesse, le pays affirme sa volonté de participer activement à la création d’un nouveau modèle économique, plus souverain, plus juste et plus adapté aux réalités du Sahel.
Le changement est en marche, porté par une détermination sans faille.